ObservatoireChat domestique & biodiversité

Contexte du projet

Avec plus de 14 millions de représentants dans les foyers en 2018, le Chat domestique est l’animal préféré des français. Apprécié pour son autonomie et son indépendance, il est également de plus en plus présent dans les milieux naturels. Ses instincts de chasse en font un prédateur éclectique de la petite faune sauvage, et doivent nous interroger sur la place qu'il occupe dans des habitats en pleine évolution et sur son rôle dans le fragile équilibre entre proies et prédateurs.

Plus globalement, l'étude de la prédation opérée par le Chat domestique participe à une meilleure compréhension des écosystèmes, urbains et périurbains notamment, et de leur fonctionnement. Ainsi, les mesures de conservation de la biodiversité pourront prendre en compte le maximum d'éléments disponibles sur ces systèmes complexes pour être plus efficaces.

Un projet de sciences participatives

Ce projet à l'initiative de Roman Pavisse est mené par la SFEPM en partenariat avec le Muséum national d'Histoire naturelle. Il permet aux citoyens de participer à l’analyse d’une problématique complexe que sont les relations proies/prédateurs dans l'environnement. Trois méthodologies complémentaires ont été développées pour décrire l’écologie du Chat domestique en France :

1. Le site internet participatif : Même sans aucune connaissance naturaliste, il est possible de contribuer à sa mesure à la collecte de données sur le régime alimentaire du Chat domestique en apprenant progressivement à identifier les proies rapportées ou consommées par son animal, et d'apporter des informations sur le contexte de l'observation et ses pratiques vis-à-vis de l'animal domestique. La somme de données recueillie fournira des informations précieuses sur les espèces impactées, leur importance relative, et différents paramètres influençant la prédation (liés à l'Homme ou au milieu naturel).
2. Le suivi individualisé des chats dans leur milieu : Afin d’affiner les éléments issus de la science participative, différentes expériences ont été menées sur le terrain en 2015 pour mieux comprendre la façon dont le Chat domestique utilise son territoire et exploite les ressources alimentaires. Des animaux ont été équipés de traceurs GPS pendant quelques jours, voire de caméras miniaturisées, pour définir du mieux possible leur territoire, leur comportement et la place tenue par l’activité de chasse au cours de la journée.
3. L'enquête sociologique : Nous souhaitons replacer ce programme d’étude sur le Chat domestique dans son contexte sociologique, via un système d’enquête à destination des propriétaires d’animaux. Les questions abordées concerneront les pratiques des propriétaires avec leurs chats, mais aussi la perception de l'animal domestique dans la nature et les liens qu'entretient chacun avec la biodiversité. Ce travail, mené par Romain Eichstadt, dans le cadre de sa thèse vétérinaire, a débuté en 2019 et s'est terminé en 2020.

Diffusion des connaissances et sensibilisation

A l'issue de ces phases de diagnostic scientifique, un travail de diffusion de connaissances et de sensibilisation sera mené à l'attention des propriétaires de chats, des naturalistes ou encore du grand public. Il visera, selon les éléments recueillis au cours du programme de recherche, à promouvoir une vision du parc des animaux de compagnie rendue compatible avec la biodiversité, notamment dans les jardins et les zones périurbaines.

Avertissement

Cette étude a uniquement pour but d’étudier scientifiquement les relations du Chat domestique avec son environnement. Les données récoltées ne seront en aucun cas utilisées pour diaboliser l’espèce ou fournir des arguments en faveur de sa destruction, mais bien pour mesurer le taux de prédation du Chat domestique sur la faune sauvage, tout en recherchant des moyens d’assurer la meilleure cohabitation possible entre les chats domestiques et la biodiversité dite ordinaire. Cette cohabitation ne sera possible qu’avec la participation et l’implication des propriétaires d’animaux.