BioLit : une étude sociologique de l'apprentissage par les SP
Article 01/2024

BioLit : une étude sociologique de l'apprentissage par les SP

Crédit photos : Planète Mer

Florian Charvolin, enseignant-chercheur du Centre Max Weber (laboratoire de sociologie généraliste) et partenaire du programme BioLit depuis plusieurs années, a publié en 2021 un article sur le programme, intitulé “L’importance des cadrages dans l’apprentissage de la reconnaissance des espèces en sortie de science participative”.

Pour lui servir de support, il avait filmé en juin 2016 une sortie sur le littoral autour de la thématique Algues Brunes et Bigorneaux. Ce film lui a permis d’identifier les éléments singuliers qui caractérisent la participation au programme.

Il s’intéresse particulièrement à deux composantes de l’activité, le fait qu’elle se déroule en extérieur et que les participants utilisent un quadrat. Ce sont deux éléments de participation à la science, qu’il nomme “non-confinée” pour faire référence à sa réalisation en extérieur sur l’estran. Il s’est également intéressé aux discours des BioLitiens, à l’utilisation de documents tels que les fiches espèces et a étudié des éléments du langage corporel comme le fait de montrer du doigt une espèce.

L’article présente, dans le cas de BioLit, l’ensemble des éléments de construction du savoir par des participants non-spécialistes.

Plusieurs conclusions ressortent de l’article. La première est que l’utilisation et la manipulation de différents documents, les échanges avec les personnes présentes et l’environnement assurent le plaisir de la sortie BioLit. Ensuite, on peut souligner que l’apprentissage des noms justes des espèces est le fruit d’un processus en plusieurs étapes : prononciation du nom d’espèce (par exemple la gibbule), interaction entre les participants pour discuter autour de la validité du nom, consultation d’un document de référence (ici les fiches espèces du protocole) et finalement la validation du nom de l’espèce. Autrement dit et pour reprendre les termes de l’article, le nom d’espèce “fait le pont entre l’indexicalité de l’expérience terrain et un élément […] dans la nomenclature”. Enfin, il est mis en avant qu’il est possible de continuer à produire de la connaissance en réalisant d’autres sorties d’observations. C’est pourquoi il est toujours intéressant de renouveler son expérience de participation à BioLit.

L’intégralité des résultats de cette analyse sociologique se trouve sur biolit.fr, dans l’espace « Ressources ».

Référence de la publication : Charvolin Florian, 2021. « L’importance des cadrages dans l’apprentissage de la reconnaissance des espèces en sortie de science participative », dans revue ¿ Interrogations ?, N°32. Communautés informelles d’apprentissage, communautés de pratique – Apprendre avec, par et pour les autres, juin 2021