1/5ème : c’est la proportion d’espèces d’éphémères considérés comme en danger d’extinction en France Métropolitaine.
Ce chiffre alarmant est le résultat d’un long travail mené conjointement par le Comité français de l’IUCN et le MNHN en partenariat avec le groupe de travail OPIE Benthos.
Mais au fait, un éphémère, c'est quoi ?
Ce nom regroupe plusieurs espèces de petits insectes volants qui ont comme caractère particulier le fait de ne pas pouvoir rabattre leurs ailes sur leurs corps. Apparus au Carbonifère (il y a environ 280 à 350 millions d'années), les éphémères sont ainsi considérés comme "ancestraux".
Le rôle des éphémères dans l’écosystème
Les éphémères, petits invertébrés ont un cycle de vie un peu particulier : la larve a une vie strictement aquatique qui peut durer jusqu’à 3 ans selon les espèces et l’adulte est un insecte aérien, ailé, dont la durée de vie ne dépasse pas quelques jours (d’où le nom « éphémère »).
Les larves d’éphémères ont un rôle central dans les écosystèmes aquatiques. Se sont essentiellement des organismes filtreurs, qui se nourrissent de microalgues. Ils sont également la proie de nombreuses espèces (autres larves d’insectes tel que les odonates, poissons… pour les larves, oiseaux, chauve-souris… pour les adultes).
Larve d’Ametropus fragilis, espèce en danger critique d’extinction sur notre territoire.
Source photo : site de l’INPN
Leur mode d’alimentation et leur respiration branchiale en fond des organismes assez sensibles à la qualité du cours d’eau, c’est pour cela qu’ils font un bon indicateur.
La diminution des populations d’éphémères déstabiliserait donc un pan entier de l’écosystème.
Quels dangers les menacent ?
Les éphémères sont particulièrement sensibles à la qualité du cours d’eau. Toute action impactant le milieu peut donc leur être néfaste : changement de la morphologie du cours d’eau (création de barrage, artificialisation des berges, dragage du lit de la rivière…), pollution physico-chimique (apport d’intrant issu de l’agriculture, augmentation de la température de l’eau en sortie de centrale nucléaire…) : si les facteurs sont nombreux, la cause est toujours d’origine anthropique.
Que faire pour inverser la tendance ?
Si la dégradation des milieux aquatiques est la cause du déclin des éphémères, la seule chose à faire pour y remédier est de protéger et restaurer leurs lieux de vie. Restauration des ripisylves, réduction des apports exogènes à la source, restauration de la morphologie du cours d’eau… de nombreuses solutions existent pour limiter notre impact sur ces milieux sensibles et essentiels aux éphémères mais également à nous.
Le saviez-vous ?
67% des zones humides a disparue depuis le début du XXème siècle. Mares, marais, rivières, tourbières rendent pourtant de nombreux services écosystémiques aux populations humaines.
Pour participer à la protection des zones humides, vous pouvez rejoindre l’observatoire « Mares, où êtes-vous ? » ou encore l’Inventaire des mares d’Ile de France.
Il n’y a pas encore d’enquête sur les Ephémères sur OPEN, mais si vous souhaitez contribuer aux connaissances sur les espèces inféodées aux milieux aquatique vous pouvez participer à l’Atlas régionale des Odonates ou au suivi temporel des libellules !