Qu’est-ce qu’une espèce exotique ?
Une espèce est dite « exotique » lorsqu’elle se retrouve hors de son aire de répartition naturelle, on parle également d’introduction. Ces introductions peuvent être de volontaires, avec par exemple les tortues de Floride qui ont été relâchées par leurs propriétaires lorsqu’elles sont devenues trop encombrantes, ou des introductions involontaires comme lorsque certaines plantes d’ornement « s’échappent » de nos jardins (ex : la Jussie).
Les espèces exotiques ont aujourd’hui assez mauvaise presse. En effet, elles sont souvent assimilées aux espèces envahissantes. Une espèce exotique est considérée comme envahissante lorsqu’elle cause des dégâts aux écosystèmes (et aux infrastructures humaines !), c’est le cas de la tortue de Floride et de la Jussie. Pourtant, selon Martin Schlaepfer de l’Université de Genève, 88 % des espèces introduites ne posent aucun problème dans leurs écosystèmes d’accueil.
Les espèces exotiques et le biais taxonomique
Ces 88 % forment donc la majorité silencieuse des espèces exotiques, tellement silencieuse qu’on les oublie. En effet, une étude publiée par l’Université de Genève met en avant le fait que ces nouvelles arrivantes sont totalement exclues des indicateurs de biodiversité visant à estimer l’évolution de l’état des écosystèmes. Cela signifie que les rapports internationaux ne reflètent pas l’état réel de la nature car ils sont soumis à un très fort biais taxonomique.
D’autres part, on ne prend pas en compte les éventuels bénéfices que ces nouvelles espèces pourraient apporter. La solidage géante (Solidago gigantea) par exemple, est considérée comme invasive car elle tendance à dominer les bordures des champs. Cependant, cette plante possède des vertus médicinales et est très appréciée des insectes pollinisateurs !
Le Solidage géant
Un débat qui reste ouvert
Alors, les espèces introduites, bénédiction ou fléau ? La seule façon de répondre à cette question est d’en apprendre plus sur ces nouvelles espèces. Vous aussi, contribuez à l’acquisition de ces connaissances grâce à OPEN !
De nombreux observatoires s’intéressent à l’arrivée de ces nouvelles espèces. C’est le cas de Biolit avec son action « nouveaux arrivants », de l’observatoire Introduction d’espèces, Basta ! ou encore du programme AGIIR.